Pic de l'Arcoèche (65)
L'ascension du pic de l'Arcoèche restera une randonnée particulière à bien des égards.
En effet, jamais un sommet m'aura donné autant de fil à retordre, à cause des difficultés liées à l'enneigement.
Avant d'entrer dans le détail de cette ascension, direction Argelès-Gazost dans les Hautes-Pyrénées et prendre la route d'Arrens-Marsous, puis le lac du Tech.
Arrivé au barrage, se garer sur le bas coté ( 2 places maxi, sinon il y a un un parking 300 m plus loin).
Il faut traverser le lac en passant sur le barrage pour trouver le sentier, et se diriger vers le Nord-Ouest lorsqu'on est sur la prairie afin d'atteindre l'entrée du bois où se trouve le premier cairn.
Le sentier est bien visible dans la forêt, puis il débouche sur la cabane du Cuyèou de Labet.
Cabane sommaire, mais il y a un poêle, une table, et possibilité de couchage.
Le sentier longe la sapinière de Laubère et passe à proximité des ruines de Sayette.
A partir de là, on chausse les crampons ?????
On passe au pied du Monesté et l'on découvre au loin le pic de l'Arcoèche très enneigé.
Difficile de croire que nous sommes le 22 mai, à part le soleil qui tape!!!!!
Nous arrivons au col de Paloumère et certains d'entre-vous pourront s'arrêter ici et admirer le joli panorama.
960m de dénivelé depuis le barrage du Tech, ce col se mérite en conditions hivernales.
Pour ceux qui veulent gravir le pic de l'Arcoèche il faut se diriger plein Est sur la crête.
Il faut compter 280m de dénivelé suppléméntaire pour atteindre le sommet.
Première difficulté, la crête se transforme en corniche, donc pas de risque et j'opte pour un névé qui rejoint un éperon.
Deuxième difficulté, arrivés au milieu du névé, on s'enfonce jusqu'aux cuisses alors qu'il ne reste que 5 mètres à faire ????
La pente étant raide, je préfère renoncer.
Normalement on doit déboucher sur une barre rocheuse, et passer une brèche, mais on s'est retrouvé face à une corniche et pas de brèche car elle était sous la neige.
Traversée en dévers pour atteindre cette corniche mais la neige porte bien.
Avec mon ami Jean, on décide de gravir l'arête car elle est bien sèche.
Il faut être vigilants car le rocher est assez pourri.
Il ne reste plus qu'une cinquantaine de mètres pour atteindre le sommet et patatras un névé tapit dans l'ombre nous barre le chemin ????
Impossible de le franchir car le vide est de chaque coté.
Face à cette troisième difficulté, demi-tour.
Nous décidons de déjeuner tranquillement et de rentrer au bercail mais.....
Avec le recul par rapport au sommet et par apport au 1er névé, je repère un passage au début d'un couloir pour accéder à un éperon rocheux et nous tentons à nouveau l'ascension.
Bingo tout se passe bien et nous ouvrons cette nouvelle voie.
Nous sommes récompensés par le panorama qu'offre l'Arcoèche et sommes fiers d'avoir réussi cette ascension.
Un super couloir nous tend les bras pour le retour, mais vu l'enneigement et l'heure, nous ne prenons pas de risque et il suffit de voir comment la chute d'un caillou peut provoquer un début d'avalanche????
On revient par l'éperon sans problème et pour expliquer à mon pote Jean la technique de la "ramasse" on descend dans un couloir de poudreuse.
Bravo à Jean qui a inauguré pour la première fois ses crampons et son piolet.
Un clin d'oeil à mon ami Vincent, ex-gendarme du PGHM d'oloron qui m'avait initié à la technique de la "ramasse" il y a quelques années.
NB: cette technique consiste à se mettre sur les fesses, et de se servir du piolet comme le frein d'une luge.
Très pratique quand la neige ne porte pas et que l'on s'enfonce trop.
On reprend le chemin de l'aller.
L'hiver, il vaut mieux partir du lac d'Estaing car on arrive dans un grand vallon, au pied de la crête Est du sommet et c'est plus facile de trouver la brèche.
De toute façon la route du lac du Tech est fermée l'hiver. Elle venait juste de rouvrir et c'est pour cette raison que nous sommes partis de là.
Pour revenir à ma trace, il faut prendre de suite plein Est l'éperon rocheux qui mène au sommet.
C'est un peu raide, mais pas de difficulté majeure. Ce passage pourra aussi se faire en condition normale.
1460m de dénivelé, 13 km AR, pour 10h30 de rando.
Niveau Montagnard pour l'Arcoèche et Expérimenté pour le col de Paloumère.